Kyôto, me voilà !

Après le 29 avril au Japon vient le temps de la golden week ! Il s'agit d'une suite de jours fériés qui comprend 憲法記念日, la journée commémorative de la constitution, みどりの日, la journée de la verdure, et こどもの日, le jour des enfants. Ce qui en clair m'offrait le samedi au mercredi de libre ! L'occasion de partir faire un peu de tourisme au-delà des environs de Shikoku.

Et ça tombe bien car j'ai un ami (que je nommerai ici "Mayoyo") qui vit en ce moment une expérience similaire à la mienne dans l'ancienne capitale du Japon: Kyôto ! Je réserve donc mon trajet par car et je suis à 8:00 à la gare routière de Takamatsu le samedi matin pour prendre le bus de 8:35 (si si, c'est possible). J'ai failli rater mon train pour Takamatsu cela dit ... Enfin quand j'y repense, j'ai aussi failli rater le car. N'ayant pas déjeuné, je décide vers 8:25 de me trouver quelque chose à manger à l'intérieur de la gare. À croire que je ne peux pas vivre sans ma petite dose d'adrénaline :D (on fait c'qu'on peut avec c'qu'on a hein ...). Le chauffeur m'indique ma place dans le bus, celui-ci est rempli. Le voyage en car est vraiment la solution la plus économique pour voyager au Japon, et le réseau est assez bien développé. Le trajet aller m'a coûté un peu moins de ¥4000. Par contre, la pratique du covoiturage ne semble pas dans les moeurs. Dommage ^^

Comme un besoin de françoiseries

Pas mauvais pour un croissant

La Golden week sur les routes, c'est un peu comme un week-end de pentecôte. Il y a beaucoup de monde. Vraiment beaucoup. Sauf que les japonais sont un peu moins nerveux sur la conduite en général. Mais ça ne nous a pas empêché de rencontrer de gros bouchons, et de voir la 3 voies réduite à une à cause de 3 voitures qui se sont rentrées dedans à l'entrée de Kyôto. Ainsi, le temps passe et je ne suis toujours pas à la gare. L'arrivée était prévue pour 12:15 et je rentre à peine dans la banlieue de de Kyôto. Ce qui m'embête le plus, c'est que je n'ai aucun moyen de joindre mon ami qui m'attend pour venir me chercher ! Mais je fais comme tout le monde à bord et prends mon mal en patience, tout en essayant de trouver du wifi gratuit pour le joindre. Ce que je parviendrais à faire seulement à 12:55 ... 5 minutes avant mon arrivée.

Je descends devant la gare de Kyôto. Il fait environ 30°C dehors, et l'endroit est bondé. Des centaines de voyageurs vont et viennent, des couples, des familles, des écoliers, des étrangers ... Mais pas de Mayoyo. Je cherche désespérément dans la foule un homme de grande taille avec de longs cheveux bruns et bouclés. Ça ne court pas les rues ici pourtant ! Je parcours de long en large le quai des bus, entre et sors de la gare maintes fois pendant une quinzaine de minutes. Les messages que je lui envoie ne semblent pas lui parvenir. J'étais déjà fière de lui avoir donné rendez-vous à Kyôto et ne pas avoir improvisé comme j'avais déjà pu le faire à Takamatsu, mais là, ce n'était visiblement pas suffisant. Dans ces cas-là, je me dis que le mieux à faire est de m'installer sur ma valise et de ne plus bouger. Je grille ainsi une bonne vingtaine de minutes encore sous un soleil de plomb (ce que je ne trouve pas désagréable !). Cela me laisse le temps d'admirer la tour de Kyôto d'un côté et l'architecture de la gare de l'autre.

La tour de Kyôto

Je tente de tenir en place mais une envie pressante me fait craquer. Je renonce à mon immobilité pour les commodités. Et c'est dans un élan désespéré à l'intérieur de la gare qu'une main se pose sur mon épaule. "Coucou." Le jeune homme est certes grand mais la longueur de ses cheveux est à peine plus grande que celle d'une phalange (oui, je suis toujours aussi choquée !!). Mais pas d'erreur cependant, c'est bien Mayoyo ! Comme quoi, c'est toujours au moment où on s'y attend le moins que ce genre de choses arrivent !

Il est alors 14:00 et mon estomac me ramène au sens des réalités. Mayoyo m'emmène dans un genre de centre commercial sous la gare, où nous trouvons un restaurant de udon. La première chose qui m'interpelle sont les prix. C'est bien plus cher que chez moi, ça ne fait pas de doute ! Je compte environ ¥300-400 de plus pour un repas équivalent. On profitera tout de même d'un bon repas pour fêter nos retrouvailles.

Nom nom nom, non, j'ai toujours pas fini de vous faire baver !

Ma valise étant assez encombrante, on décide d'aller chez lui pour l'y déposer avant toute chose. Pour ceux qui désirent voyager à Kyôto, il existe des pass pour voyager de façon illimitée sur la ligne Nord-Sud et Est-Ouest ainsi que le réseau de bus dans une zone limitée. Mais attention à ne pas en sortir, ou à ne pas l'utiliser sur les autres lignes ferroviaires (de toute manière, on a essayé, ça ne marche pas !). Nous avons pris un pass 2 jours pour ¥2000, ce qui est assez avantageux. 3 correspondances plus tard, nous arrivons enfin chez lui. Il dépose ma valise dans sa chambre (logé en résidence étudiant, je n'ai pas le droit de dormir chez lui, je suis donc restée dehors pour ne pas faire de mauvaises rencontres '-'), et je profite de ce temps-là pour consulter mon guide et voir ce qu'il est possible de faire aux alentours. Mais il est déjà 16:30 et tous les lieux publics ici ferment leurs portes entre 16:30 et 17:00.

Un tout piti train :3

Pas franchement décidés pour aller dans les quartiers nocturnes mais pas plus pour rentrer directement, on choisit de faire le tour du quartier et nous laisser guider par nos pas. L'occasion d'emprunter des petits chemins, de rencontrer des personnes âgées jardiner, de voir des lycéens s'entrainer au baseball sous un soleil de plomb, et de finir par savourer un nectar de pêche au bord de la route, avant de trouver le courage de rentrer. On finit par s'endormir comme deux gros sacs bien assez tôt. Réveil à 9:00 le lendemain pour explorer Kyôto !

Quelques photos de la promenade dans les environs ...

Les maisons où résident des jeunes garçons arborent des 鯉幟 ("koinobori": banderoles en forme de carpe) pour la fête des enfants (qui est plus celle des garçons, mais pas de jalouses, les filles ont le ひな祭り ("hinamatsuri")).