Explorations insulaires
- marieneko1
- 22 juil. 2015
- 10 min de lecture
Mes week-ends sont bien remplis. Avant même que je pense à faire quelque chose de ceux-ci, plutôt que de rester enfermée chez moi, une nouvelle aventure se profile. Ainsi, pendant le mois de mai, j'ai pu explorer de nouvelles îles. Il y en a tellement, et elles ont chacune quelque chose qui les rend spéciales. La première dont je vais vous parler est Megijima. Il y a à l'Université de Kagawa une association d'élèves qui souhaitent rencontrer et échanger avec les étudiants étrangers du campus. Ils organisent alors parfois des événements auxquels nous sommes conviés. Celui-ci était un barbecue au bord de la plage.

Le rendez-vous était donné à 9:20 à la gare de Takamatsu. Eh oui. Quand il y a rendez-vous, il y a toujours une histoire épique avec moi. Cette fois-ci, je ne m'étais pas si mal débrouillée pourtant. Pour vous dire, j'étais prête à partir à l'heure. Encore chez moi, je vérifie mon sac pour m'assurer de ne rien avoir oublié. Sauf que je ne trouve pas mon portefeuille. Paniquée, je descends de chez moi pour aller au labo. Mais il est déjà trop tard. J'entends les sirènes du passage à niveau qui annonce l'arrivée imminente de mon train, tandis que je me dirige dans la direction opposée. Je gare mon vélo en bas du bâtiment, monte au 3e étage, ouvre le labo, me dirige vers mon bureau, retourne tous les papiers ... Rien. Pas possible ... Je pose mon sac sur le bureau, l'ouvre en grand, le vide ... Et trouve mon portefeuille. Je suis complètement dégoutée.
J'essaie tout de même de rattraper le coup avec les organisateurs de l'événement et prendrais le prochain ferry qui arrive sur l'île à 12:30. Je réalise alors que le ferry précédent partait en réalité à 10h ... et que j'avais en fait LARGEMENT le temps de prendre le train suivant celui que j'avais raté et de les rejoindre ... M'enfin bref.
Megijima est une petite île avec une plage sympathique et un endroit idéal pour organiser un barbecue. Je retrouve des visages connus, d'autres sont nouveaux. Brice me salue et me fait un petit topo sur le (savoir non ancestral et perfectible chez les Japonais du) barbecue. Au moment où j'arrive cependant, il n'y a plus de viande. J'en profite pour sortir mon arme secrète: le saucisson ! Envoyée par maman lui aussi (merci Maman :3), je suis ravie de partager avec un compatriote, et surtout de le faire découvrir aux autres ! Il aura eu d'ailleurs un certain succès, on m'en reparle encore (saucisson power ! ( *^*)/ ) !

J'ai pu notamment revoir Mai-san, à côté de qui j'étais assise la première fois au Sakura Sakura, après la réunion d'accueil des étudiants étrangers. Il y avait aussi une amie à elle, Fumi-san. Elle apprend le français à l'Université et on discutera ensemble, en switchant français, anglais et japonais :D

A droite, Fumi-san

Brice Bond

L'homme de droite s'appelle David en anglais, Cecal en espagnol, Jules en français, mais je ne suis toujours pas capable de retenir son prénom en chinois (sa nationalité) >_<


Une bizarrerie sur l'île, si ç'eut été un bar, j'aurais beaucoup aimé y entrer !


On se retrouve ensuite tous ensemble à nouveau au Sakura Sakura, pour fêter la fin de cette belle journée. Ambiance épique et ventre plein, l'occasion aussi de rencontrer trois nouveaux français qui font un stage également dans la faculté d'ingénierie, Julie, Alexis et Quentin. On expérimente également "l'international selfie", avec les gens présents, merci à Antonio (le sacrifié ^^').

中国っぽい (Corée, Chine, Mexique, Costa rica, Brunei, Vitenam, Allemagne, France, pour le Japon, j'ai un doute ! ^^')
La seconde île se nomme Shôdoshima. Le voyage est organisé par l'Université cette fois-ci, et proposé gratuitement aux étudiants internationaux. L'occasion de visiter non seulement avec mes amis de la fac d'agriculture, mais aussi avec tous les autres étudiants étrangers des autres facultés. Le temps est ensoleillé, on se retrouve tous ensemble à la gare pour prendre le train pour Takamatsu, et rejoindre tout le monde au port.

Lorsque nous sommes arrivés à la gare de Takamatsu, il y avait un groupe de lycéens qui portaient des étuis de toutes sortes. J'ai deviné l'orchestre d'un lycée, ce qui a fait briller des étoiles dans mes yeux, étant alors en plein milieu du visionnage de "Hibike ! Euphonium" *-*

Toutes les filles de mon cours de japonais à la fac d'agriculture.
Pan. Hô. Shin. Air. Marie. Nia. Lan.
On passera pas mal de temps dans les transports, presque autant que dehors. Après la traversée, on monte dans un bus. Notre première destination est Kankaikei-Gorge. On prend de la hauteur et le bus nous dépose pour ensuite continuer son chemin. Nous nous dirigeons vers un téléphérique, qui nous fera traverser la gorge verdoyante où on aperçoit des pans de montagne escarpés.

En route !

Ça secoue dans le téléphérique !


On est ensuite accueillis en haut avec des chocolats faits avec de l'olive (assez spécial mais pas mauvais). On a alors quartier libre pour déjeuner, jusqu'à 12:30. Avec Air-san, on a un petit creux, alors on va commander des takoyaki dans le seul snack/restaurant du coin. On passe commande, puis pour payer, on insère notre monnaie puis choisissons notre snack à l'aide d'une machine situé à côté. Elle nous délivrera un ticket qui nous permettra de retirer notre commande. La cuisinière nous annonce 5-6 minutes d'attente, alors on va admirer la vue un peu plus loin.


Après avoir récupéré nos takoyaki, on ne retrouve plus le reste du groupe. Alors on décide de grimper un petit peu dans la montagne. Mais n'étant qu'une sportive du dimanche (et encore ...), je ne monterai pas bien haut, réfrénant à contre-coeur l'envie d'Air-san d'atteindre les sommets. On trouvera à la place un vieux temple l'air abandonné qui nous permettra de nous asseoir pour nous restaurer. On redescendra ensuite pour rejoindre d'autres étudiants. L'occasion aussi d'immortaliser notre ascension.


Let's takoyaki !


Puis on remonte dans le bus qui nous a rejoint, direction l'usine de sauce soja Marukin. Je m'attendais à vrai dire à quelque chose de plus ... grand, ainsi qu'à voir vraiment l'intérieur de l'usine, mais il s'agissait en fait d'un petit musée adjacent à l'usine qui permet de découvrir la fabrication de la sauce soja et l'évolution des méthodes au fil du temps (avec évidemment une petite boutique consacrée à la fin). La visite n'a pas duré plus d'une demi-heure.


Du coup, on s'amuse comme on peut :P


Antonio me suggère de refaire l'international selfie. Du coup,je vous laisse kiffer mes narines <3
(Japon, Corée, Chine, France, Mexique, Indonésie, Brunei, Pologne, Soudan, Bangladesh)
Ensuite, le bus nous emmène dans un des lieux emblématiques de l'île: le parc d'oliviers. À notre arrivée, des explications sommaires nous sont données sur le parc, mais en japonais, et je ne comprends pas un traitre mot. Une fois libérés de son speech, c'est encore quartier libre. On se balade dans les environs, je fais quelques emplettes dans la boutique, on se promène entre les oliviers avec Nia-san et Lan-san, un moulin à vent me fait penser à un paysage grec (ce qui est voulu je pense). On a aussi le malheur de passer devant une boutique de fleurs avec un superbe jardin. Nia-san adoooore les fleurs, si bien que je les ai laissées prendre les fleurs en photos pendant au moins 10 minutes, avant de repartir en direction du bus.

Marie. Nia. Lan.

Finalement, il nous restait plus de temps que prévu avant de reprendre le ferry, et on fera un detour pour Angel road. C'est un chemin de sable qui apparait deux fois par jour à marée basse. Il est dit que si on le traverse avec une personne qui nous est chère, on connaitra le bonheur avec celle-ci. Je suis donc promise à un avenir radieux avec ... Air-san :D Au bout de la route, des coquilles de saint-jacques recueillent les messages d'amour des couples venus ici faire voeux de bonheur éternel. J'ai aussi eu la mauvaise surprise de m'être fait attrapée de part et d'autre par Brice et Alexandre qui m'ont joyeusement précipité à l'eau ... Je fus sauvée par mon appareil photo toujours au cou (je tiens à signaler que la vengeance est un plat qui se mange froid).

Ça n'a pas empêché d'autres d'aller tremper les pieds dans l'eau !



Marie. Shin. Hô. Pan.
Enfin, nous rejoignons le port et embarquons dans le ferry. La journée a bien épuisé tout le monde. Après cette virée, je me joindrai à un petit groupe pour aller manger de la viande. De la vraie. *-* Mais il pleut et je n'ai pas de vélo, ni l'envie d'en louer. On se décidera à partager un taxi pour nous rendre dans ce fameux restaurant. L'attente est longue, mais la formule prometteuse. Un plat de viande est servi, tandis que les crudités, desserts et petits pains sont à volonté. J'ai tenté une pièce de boeuf assez alléchante. Et bien qu'elle le fut toujours devant moi, la surprise vint quand je goûte à ma première bouchée: presque pas de goût. La pièce est bien saignante mais semble absente de saveur. C'est une terrible déception ;__; Déjà que j'évite à tout prix les hamburgers de la cantine coupés au soja, c'est pas encore sur ce coup que le Japon me réconciliera avec le boeuf ... On rentrera ensuite tous ensemble, somnolents sur la banquette du train.

Y'a du vent !

Ça décoiffe !

A table !

肉だ!!!
Enfin, plus récemment, je suis allée sur l'île de Ogijima, le 12 juillet dernier. Ce voyage était également organisé par l'Université de Kagawa. Les activités proposées sont plutôt alléchantes et c'est Fumi-san qui me propose d'y participer. Donc ni une ni deux, je me joins à l'événement ! Je préviens que je ne me suis pas risquée cette fois à prendre mon appareil photo.
Arrivée au port (et à l'heure !), je retrouve encore une fois des visages connus et d'autres moins. Nous avons rendez-vous à 9h pour ... partir à 10h. -_-' Je veux bien anticiper, mais ils auraient pu ne mettre qu'une demi-heure d'avance ! Mouenfin. Le professeur qui s'occupe de l'événement nous montre le planning de la journée. Faire des plannings, c'est un peu une specialité japonaise. J'interpelle Antonio en lui demandant pourquoi faire un planning pour une simple journée à la plage, sa réponse: "C'est pour ça que les japonais ne savent pas s'amuser !".

Ouioui, il y a bien une plage horaire pour porter les pastèques.
On embarque, direction Ogijima. Julie et Alexis seront mes deux compatriotes français durant ce voyage. On passe devant Megijima, dont je vous ai parlé plus tôt, et une heure plus tard, nous, soit environ 80 élèves, débarquons. Il fait très chaud, bien que le ciel semble uniformément couvert. Le voyage est organisé avec je ne sais trop quelle association de personnes âgées qui nous accueillera sur la plage. Mais avant ça, notre professeur décide de nous emmener voir ... un phare. Pourquoi pas. Ca devient un peu plus ennuyant quand la route qui y mène est une montée digne de l'avenue de Maron (désolée pour les non-nancéiens) !

Marie. Dian. Alexis. Julie. Zoe. Une japonaise avec qui j'ai discuté tout l'aller mais je me souviens pas du tout de son nom x_x. C'est qui lui ? Oo

Terre en vue !
Par 35°C de chaleur, on arrive une quinzaine de minutes plus tard au phare ... Je suis un peu perplexe. Dans le sens où il est beau mais n'arien d'exceptionnel. On nous laissera vagabonder devant l'endroit et sur la plage pendant une heure comme ça avant de reprendre la route. Sur le fameux "planning" était indiqué qu'on mangerait sur la plage mais quasiment tout le monde s'installe pour manger, ne sachant que faire d'autre. J'en fais de même avec Julie. Vers 12:15, on se met en direction de la fameuse plage. Il fait une chaleur humide, étouffante. La taille des insectes est également impressionnante. J'essaie de me maitriser histoire qu'un mouvement brusque ne me fasse pas tomber dans le ravin ...

Allez, tout le monde fait genre qu'il est content d'être devant le phare même si c'est la troisième fois que le prof prend la photo ! :D
Alors qu'on rejoignait notre point de départ pour aller vers la plage, un monsieur dans son potager décide de nous faire voir du pays. Et au lieu d'emprunter le plaisant chemin qui mène à la plage, tout le monde se met à prendre de la hauteur selon la bonne volonté de cet homme ... Chacun d'entre nous se trainait avec l'envie grandissante de goûter à la fraicheur de l'eau. Il y a des espèces d'oeuvres d'art "permanentes", qui nous laissent légèrement perplexes. On a notamment fait couler notre sueur pour voir ça.

J'vous raconte pas comme on était contents. À vrai dire, il y a un certain nombre d'oeuvres qui parsèment l'île, et un blog y consacre quelques lignes ici. Disons qu'on était pas vraiment en conditions pour apprécier.
© 2010-2015 David Billa
On continue notre chemin, qui finira par nous emmener vers la plage. Je cherche du regard un endroit pour se baigner, mais je ne vois que cette chose à l'horizon.

© 2010-2015 David Billa
Je commence à perdre espoir mais on finira par dépasser l'oeuvre pédestre pour atteindre la plage. Mais une fois encore, déception. La mer est trouble. Vraiment trouble. Et pour cause, en s'approchant du bord, les algues fourmillent sur le rebord. Mais ayant décidément trop chaud, je ne me fais pas prier. Une fois mes affaires installées, je me mets en maillot de bain. J'étais déjà légèrement embarrassée de le faire, étant la première fille à me lancer à l'eau, je le fus d'autant plus lorsque les autres sont allées se baigner tout habillées. Et au final, Julie ne s'est pas baignée. Solitude.

Le maillot de bain, c'est démodé !
Mais le réel problème, c'était que les fameuses algues poussaient sur des rochers. Ils s'étalaient sur environ 5-10 m depuis le rivage. Résultat, la plupart d'entre nous a fini avec des pieds écorchés ... Plus safe, tu meurs ! Au final, je suis sortie après 10 minutes et j'ai remis ma robe pour le reste de la journée, ce qui m'a valu de jolies marques de bronzage s'arrêtant sur le haut de mon bras et un coup de soleil sur le nez T_T
Non, y'a pas de photo è.é
Du coup, j'ai passé une bonne partie de ma journée à lire, chose qui m'arrive rarement hormis pour lire des articles scientifiques dans la langue de Shakespeare. Un autre événement animera la journée, il s'agit du jeu de la pastèque. Il faut savoir que c'est dur de passer à côté quand on regarde des animes. Pour peu qu'il s'agisse d'un shônen visant un public d'adolescent, on a souvent droit à la moitié de la saison à un épisode à la plage. Ce jeu consiste à bander les yeux d'une personne, de l'armer d'un bâton, et de la guider par la voix vers la fameuse pastèque pour qu'elle la brise.
Elle a bien écorché la pastèque et envoyé un bout dans le sable.
Pour éviter des massacres (sûrement enseignés des années précédentes), seules les filles auront le droit de participer au jeu ! Les pastèques avaient au moins le mérite d'être délicieuses ! Pour une journée à la plage, ce fut complètement raté, mais j'ai tout de même passé du bon temps avec beaucoup de personnes, et j'ai pu déguster un très bon plat de ramen en rentrant !


Cet article était en préparation depuis un mois maintenant, j'ai beaucoup de mal à consacrer autant de temps que je voudrais à la rédaction de mon blog. Qui plus est, l'upload et l'édition des photos prend un temps monstrueux, ce qui est légèrement démotivant. Cependant, j'ai encore beaucoup de choses à vous raconter, et vu comme c'est parti, je crois que je continuerai à écrire en rentrant. Il me reste maintenant un mois à passer ici. Le temps n'est pas passé si vite, car chaque journée est pleine de rebondissements, et je ne sais jamais comment elle finira. C'est ce qui me plait énormément dans ce Japon.
J'espère que mon encart instagram aide à patienter avant la venue des nouveaux articles. Sur ce, à très vite j'espère !
Comments