All night long ~
- marieneko1
- 11 juin 2015
- 7 min de lecture
Troisième jour à Kyôto et le réveil ne fait déjà plus effet. On (moi plus que Mayoyo à vrai dire) larvera jusque 12-13h au moins avant de commencer à se préparer. Mais comme on ne se presse pas non plus, on ne pourra pas visiter de lieu public. En effet, le bus que nous prenons nous dépose dans le centre ville de Kyôto à 18h. J'ai fait quelques repérages avant de venir et j'ai planifié une soirée karaoke dans un karaoke pas très cher au centre ville.



Nous flânons dans les allées commerçantes de la ville, toutes éclairées. Le temps est légèrement humide, la pluie commence à tomber. L'occasion de voir de nouvelles références au français, de tomber sur des magasins assez flippants, de voir une fille se pencher pour attacher son vélo et voir sa culotte aussi ... J'imagine que beaucoup d'entre vous sont au courant mais c'est toujours surprenant de voir les codes inversés ici. Chez les filles, on montre le bas autant qu'on veut (bon, même si dans le cas de cette demoiselle, je ne pense pas qu'elle m'ait montré son dessous volontairement ...). Par contre, le haut, c'est caché-verrouillé-cadenassé. Hors de question de laisser dépasser une bretelle ou de laisser apparaitre un décolleté. Du coup, quand par une journée cuisante aux environs de 30°C, je me ramène en marcel et pantalon jeans, une fille qui porte un haut jusqu'au cou et une jupe à mi-cuisse vient me dire qu'aujourd'hui, je suis "sekushi" (entendez "sexy"), je suis assez désorientée. Mais passons.



Après une heure à se ballader, il se fait faim, et nos estomacs nous suggèrent de commencer à choisir un endroit où nous substanter. Nous n'avons pas vraiment la patience de faire beaucoup de vitrines pour nous décider, et nous franchissons la porte d'un restaurant dans les minutes qui suivirent. Et on a eu du flair sur ce coup. Je choisis un curry avec porc pané et lui une omelette au riz. L'attente fut un peu longue mais ça en valait le coup. Contrairement à d'habitude où les portions sont "suffisantes" (comprenez pas toujours pour remplir mon estomac), là, j'avais le ventre plein ! Si bien que les suppléments qu'on avait pris se font manger avec peine ... Mais ça ne nous empêche pas de nous réserver un dessert :3

Notre festin: カツカレーとオメライス ("katsukarê to omeraisu") !

Matcha Latte (ce que je préfère ^-^)
Repus, on se dirige vers le karaoke. Mayoyo et moi adorons pousser la chansonnette. Et j'attendais ce moment avec impatience. Lui et moi nous rejoignons sur beaucoup de chansons, et puis c'est plus facile de profiter d'un karaoke à deux qu'à dix. La principale difficulté sera de communiquer. Le personnel ne parle que japonais ... et j'ai quelques difficultés à comprendre la grille des tarifs. Au final, on arrive à obtenir une salle pour deux heures (21h-23h). Et on va s'en donner à coeur joie.

Yeay ~ ! Ça parait simple mais j'ai rien compris :D !

Sans commentaire (du moins, j'ai rien trouvé à ajouter)
Au Japon, le karaoke se pratique en salle. Les salles insonorisées sont équipées d'un téléviseur, d'un canapé et d'une table, un équipement hifi, on avait également la possibilité de choisir l'éclairage (normal ou tamisé avec boule à facettes). Une tablette nous permet de faire le choix des chansons par titre, artiste, catégorie ou encore classement spéciaux, comme les chansons les plus chantées dans le mois, les nouveautés ... Il y a d'autres options je pense, comme la possibilité de se filmer, de demander un tambourin, ou ce genre de bêtises, afin de pousser encore plus loin l'expérience. Mais j'ai pas assez confiance en mon japonais pour tenter le coup. A l'accueil, on nous donne deux micros et deux verres. Un bar est à disposition des clients qui peuvent se servir à volonté en soft. Avec tout ça, on a déjà de quoi passer une bonne soirée !

Ssssssss...

... suricate !

D.I.S.C.O ~
Sur la tablette, on se débrouille à nous deux pour trouver les chansons en japonais. Mais c'est moins drôle quand il faut lire les paroles qui défilent à l'écran T_T tout est en japonais. Quand les paroles ne défilent pas trop rapidement, j'arrive à lire ... à condition qu'il y ait les furiganas avec les kanjis (petits hiraganas permettant de connaitre la lecture du kanji), car ce n'est pas le cas sur toutes les chansons ! Mais ça ne nous empêche pas d'en profiter. On fait aussi quelques chansons en anglais (avec les katakanas au-dessus des paroles, c'est d'ailleurs plus drôle de chanter en essayant de les lire que de lire les paroles en anglais :D).

Ok, let's sing !

La chasse aux chansons commence !

En anglais, ça repose un peu les méninges.

"aua uôrî bîzu uiru tân tou sutôn"
À la fin des deux heures, l'écran nous annonce que le temps est écoulé et nous invite à regagner l'accueil. On passe en caisse ... et il y a visiblement un détail qui m'a échappé, car à nous deux, on en a pour plus de ¥4000, alors que j'avais compris qu'on en aurait pour la moitié. Je suis un peu désorientée. J'essaie d'avoir des explications mais mon niveau n'est pas suffisant. Mais Mayoyo et moi sommes encore motivés pour refaire une session. Mais pas question de se faire arnaquer cette fois-ci avec nos têtes d'étrangers. Je demande à ce qu'il sorte un papier et un stylo pour être sûre de ne pas faire de frais supplémentaire. Je ne sais pas comment on en est arrivés là, mais au final on payera moins cher pour faire le restant de la nuit (~¥3000 pour nous deux, de 00h à 6h) que pour deux heures seulement ..
Nous sommes un peu amers de cette première approche, mais on se rattrappe avec le reste de la nuit. Personnellement, ce n'est pas la première fois que je fais des nuits blanches karaokes avec mes copines (Ultrastar all night long ~), mais ô combien j'aimerais que ce genre d'établissement ouvre en France ... (bon, à vrai dire, ça existe, mais le seul que je connaisse est à Lyon et d'une piètre qualité). Quand je découvre au bout de quelques heures qu'il y a une catégorie "anime", nous sommes aux anges ! Ça nous simplifie beaucoup les recherches :D On va balayer ainsi pas mal de chansons ... Flow, Porno Graffiti, AKB48, Perfume, Scandal, TM Revolution, Mami Kawada, Kotoko, ClariS, LiSA, SPYAIR, fripSide, Hirano Aya, Houkago Tea Time, Yui ... On fera aussi quelques chansons en anglais, mais pour le coup, on avait des répertoires assez différents ! Sans parler des vieux génériques japonais des années 70 sortis d'on ne sait quel sentai (genre d'animé regroupant des titres tels que Bioman, Ultraman, Power rangers, entre autres ...) !

アニメ = anime !!!

Haikyû !! :D

Dans la catégorie "Fullmetal Alchemist"
Ici au Japon, le karaoke, c'est une des principales activités nocturnes. Les jeunes s'y retrouvent et y passent également une bonne partie de la nuit. Lorsque je suis allée aux toilettes vers 3h, j'y ai trouvé une demoiselle endormie sur la coiffeuse. Le sol dans les toilettes est un peu collant et laisse suggérer un passé difficile. Je vois aussi des gens courir un peu dans tous les sens quand je passe dans les couloirs des fois. Sortir le soir dans Kyôto m'a permis d'avoir une vision du Japon que je n'avais pas eue encore. Celle qui n'est pas forcément à son avantage mais qui me confirme qu'il y a des choses qui ne changent pas, quand on est le soir en ville. Ainsi, la veille, en attendant le bus pour rentrer, deux japonais passent devant nous, et l'un d'eux nous laisse clairement entendre qu'il lèche les minous, ou une subtilité du genre, en anglais. Et lorsque entre nos deux sessions, nous sommes allés chercher de l'argent, des jeunes japonais se baladent, les filles habillées au ras des fesses sur 10 cm de talons et les garçons parlant plus fort les uns que les autres (le Kansai peut être, ou peut être les deux bières qu'ils ont bu plus tôt ?). J'étais contente de ne pas être seule pour le coup ce soir-là.
Vers 5h, je commence à perdre Mayoyo (muahaha, tu es faible mon ami), je tente de le ressusciter avec des chansons qu'il connait, mais c'est plus un zombie qu'un homme qui chante avec moi (même PSY n'a rien pu faire T-T ). On voit la lumière du jour qui commence à percer au travers de la vitre translucide de notre porte. 6h sonne enfin, et nous remettons nos verres et nos micros dans notre panier pour regagner l'accueil. Pas de mauvaise surprise cette fois. Nous sortons et le soleil est déjà levé. L'air est frais et on asiste au réveil de Kyôto. On croise des personnes qui comme nous, viennent de finir leur soirée. D'autres sont plus téméraires et attaquent leur journée avec un jogging au bord de la rivière.

Bonjour Kyôto ~

Le taxi qui a tenté de nous harponner !

Motivé ...
Le premier bus ne passe qu'à 7h. On commence donc à marcher en suivant notre ligne. Il y a des taxis qui rodent partout dans les rues. Ç'en est presque comique. L'un d'eux en nous voyant arriver a doucement ouvert sa porte arrière (l'ouverture et la fermeture de la porte arrière gauche est automatique). Puis lorsque nous le dépassons, j'entends le bruit de la portière qui claque. La chasse au client semble rude tant je vois de taxis circuler. Puis on voit quelque chose d'assez insensé. Je vois un taxi s'arrêter soudainement devant un feu en double file. J'avais entendu que c'était strictement interdit au Japon, mais en plus devant un feu, difficile de faire plus dangereux ... Mais ça n'était que le début. Le chauffeur, a vu de nez d'une soixantaine d'années, se dirige vers un distributeur. Mais à mon grand étonnement, il ne commande pas de boisson tout de suite. Non d'abord, il se soulage dans le coin juste derrière. Puis il prend une boisson, et se dirige vers un autre taxi arrêté pour discuter avec lui. Je suis sans voix ( 'O_O). C'est la désillusion xD On finit par rentrer vers 7h30 chez Mayoyo, et on s'endort comme à notre habitude, sans cérémonie.

Deux taxis à l'affut du client.

Sur le chemin du retour

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