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Au boulot !

  • marieneko1
  • 23 juil. 2015
  • 6 min de lecture

Cet article sera plus court et sans trop de photo. En effet, je vais vous parler de mon premier バイト("baito"), qui est le nom qu'on donne aux petits jobs étudiants. La réglementation vis-à-vis de ces jobs est très encadrée pour les étudiants étrangers. Il y a des secteurs qu'il nous est impossible de pratiquer, notamment autour du divertissement, comme les bars à hôtes/hôtesses, les salles de pachinko et autres jeux d'argent. Il faut également avoir un permis d'exercer d'autres activités que celles induites par le visa. Cette demande se fait normalement à l'immigration. Mais je dois avouer que dans mon cas, on a un peu fermé les yeux …


Je vous rassure, je n'ai pas été exploitée pour autant. En fait, l'employeur en question avait vraiment besoin de personnes pouvant parler anglais. Et il se trouve qu'au Japon, ça ne court pas les rues non plus. C'est donc Nia-san qui m'envoie un message pour un petit boulot, payé ¥13.000 la journée, consistant à remplir des enquêtes à Tokushima. Moi je me suis dit "Wouah. ¥13.000 pour remplir une enquête et voyager en prime, carrément !". Sauf que moi un peu bébête. C'est pas moi qui vais remplir l'enquête, je vais la faire remplir !


Chose que je ne comprendrais que lors de l'entretien que je ferai à Takamatsu. J'y vais avec Shin-san et Nia-san. On rejoint là-bas le copain de Shin-san, qui semble être le contact avec l'entreprise. On nous explique en quoi consiste le job, et j'irai finalement à Kôchi, au sud de Shikoku, pour réaliser l'enquête. Il s'agit d'un questionnaire destinés aux touristes venant au Japon (donc non-japonais). Je remplis les formalités, et vient finalement la question:


"- Par contre, il faudrait que vous portiez un costume, en avez-vous un ?

- Euuuh …"


Alors non, j'ai rien de ce genre dans mes affaires, pas même une petite jupe noire … On sortira de l'entretien avec une promesse de prêt de la part d'une amie. Mais à la réflexion, il m'est déjà arrivé d'en manquer, notamment lors de ma visite de l'entreprise de Kobe pour une réunion avec Sensei et deux autres étudiants. Mais cette fois-ci, la petite jupe en jeans ne passera sûrement pas. Du coup, je programme une petite sortie, direction: Aeon mall !


Il s'agit d'un grand centre commercial, un peu en retrait de la ville. Une navette gratuite permet d'y accéder depuis Kawaramachi. Après 30 minutes de voyage dans un bus au plancher de bois et aux sièges à tissus fleuris, je rentre dans l'immense bâtiment. La semaine précédente déjà, j'y avais passé une après-midi à flâner dans les magasins pour faire un peu de shopping. L'accès aux cabines d'essayage se fait sans chaussures, et il y'a même quelqu'un pour vous les replacer dans le bon sens à la sortie >.< (Perso, j'aimerai pas trop toucher aux chaussures fumantes des clients !)


Je ne tiens pas à dépenser une fortune dans un costume formel, comme celui à ¥30.000 de Shin-san, mais je me dit qu'il y a sûrement moyen de faire quelque chose qu'y s'en rapproche avec une jupe noire et un haut ou une chemise blanche. Du coup, c'est chez Gü où je vais m'en sortir avec une jupe et un haut blanc pour ¥1500, soit 11€ environ, une super bonne affaire en somme !


Le jour-J, je me rends à la gare ("soutenue" par quelques messages attentionnés "Surtout ne rate pas le train !"). Je rejoins Shin-san devant l'entreprise et un employé nous emmènera à Kôchi. Un autre chinois nous rejoindra. Après 2h30 de trajet, nous y voici. Je suis d'abord frappée par l'aspect de la ville. Il semblerait qu'elle ait arrêté de se développer il y a 20 ans. Les bâtiments sont vieux et peu entretenus. Et le must, c'est le tramway. Il circule entre les deux voies de la circulation. Lorsque je le fais remarquer à Shin-san, elle me répond que cette ville est assez sujette aux dégâts causés par les typhons. Du coup, elle attire peu de gens et ne se développe pas beaucoup.


J'ai ptet des références pourries mais ça m'a fait penser à "Roger Rabbit".

Nous nous arrêtons devant le château de Kôchi. Une quatrième enquêtrice parlant coréen nous a rejoints. Je n'irai pas plus loin que l'entrée pour ma part, donc je ne peux pas vraiment vous en dire plus sur cet édifice. On installe notre tente ainsi que des tables et des chaises, puis on se met à l'affut d'étrangers à interroger.


Le chateau, c'est le truc en arrière-plan, mais moi, j'ai vu que l'entrée au premier plan ._.

Concrètement, la journée fut longue. Très longue. Nous sommes restés de 13h à 16h. On devait initialement rester une heure de plus. Mais le temps commençait à se gâter, et qui plus est, il n'y avait personne ! Il y avait déjà pas une foule de japonais, mais alors d'étrangers … On est miraculeusement tombés sur une famille d'Australiens qui m'ont permis d'être payée. Initialement, je devais remplir 10 questionnaires minimum, mais étant donné l'affluence, un seul eut été suffisant. Le travail n'étant déjà pas très excitant, c'est terrible quand il n'y a personne.


Nia-san m'a beaucoup fait rire en me racontant ce qu'il lui était arrivé le dimanche, lorsqu'elle a fait ce même travail vers Tokushima. Elle a fait remplir l'enquête à des Américains, visiblement pas très motivés. Ils se sont plaint plusieurs fois auprès d'elle de la longueur du questionnaire, sans être méchants pour autant, mais suffisamment "taquins" pour la mettre mal à l'aise. La dernière question de l'enquête était quelque chose du genre "Avez-vous des commentaires à ajouter ?". Ils auraient répondu "Questionnaire trop long." Ce genre d'attitude contraste vraiment avec celle des asiatiques, qui sont souvent avenants et viennent vous aider avec plaisir (en apparence du moins), ou bien ils vous répondent gentiement qu'ils ne veulent pas répondre. Il n'y a pas de demi-mesure de la sorte. Nia-san me confie "C'était ma première rencontre avec des Américains !" Je crois qu'elle n'est pas prête de l'oublier ... :D


On finit par remballer nos affaires. Ce qui fut plaisant (je ne sais pas si ça se généralise à tout le Japon, c'était tout de même une grosse boite, pas une petite boutique de bonbons), c'est que la paye est donnée tout de suite après le labeur, en main propre, dans une petite enveloppe. Pas besoin de donner son RIB, carte vitale, etc ..


Du coup, je n'ai pas tardé à utiliser ce que j'avais gagné. Vers 18h30, on arrive à Takamatsu. Shin-san me laisse près de Kawaramachi. Ayant un peu faim, je décide de me balader pour trouver un restaurant sympathique. Je n'avais pas envie d'un Xème bol de udon, de tonkatsu, de curry ou de tempura. J'ai trouvé un restaurant jamaïcain (au Japon, pourquoi pas, y'en a bien aussi en France :D), mais les prix pour ce qu'il y avait dans l'assiette ne me tentaient pas.


De l'autre côté du trottoir, je vois une rue illuminée par de nombreuses enseignes. Vu l'heure, je me dis qu'elle doit fourmiller de restaurants ! Je traverse donc la route et jette des regards à droite à gauche tout en déchiffrant les panneaux pour savoir ce qu'on peut servir ici et là. Quand tout à coup, c'est une odeur qui retient mon attention. Une bonne odeur de viande <3 Je passe la tête sous le noren (tissu placé en haut de la porte) pour voir comment ça se présente à l'intérieur. Le chef me regarde avec le même regard interrogateur que je lui adresse, et me fais signe d'entrer en agitant la main.


Du coup, je passe le pas de la porte et m'installe. C'est un tout petit restaurant, accueillant 7 ou 8 personnes tout au plus. Chacun dispose d'un grill à gaz pour faire griller sa viande. Il y a un couple à ma droite et une femme d'une quarantaine d'années à ma gauche. La seule viande servie est du boeuf. Le chef me prépare un plateau avec du chou comme légume.


De la viaaaande ! Avec du goûûûût !!

J'ai toujours rêvé de manger dans ce genre de restaurant. La taille est si petite qu'on est presque obligé de discuter avec les autres clients et/ou le chef. Du coup, c'est presque comme prendre un repas avec sa famille ou des amis, et on échange comme si on se connaissait depuis des années, alors qu'avant que je rentre ici encore, ils étaient de parfaits inconnus.


Petite photo avec le chef !


C'est aussi un très bon exercice de pratique. En effet, personne ne parle anglais ici. Quand j'y repense, c'est quelque chose qu'il y a 3 mois, je n'aurais pas été capable de faire. Ce jour-là, j'ai pu échanger sur ce que je fais dans la vie, mon parcours, ma journée, … C'est dur, mais j'arrive à me faire comprendre. Le chef en profite pour me faire goûter ceci et cela … Il nous raconte qu'il est déjà allé à Paris, et qu'il est allé au Moulin Rouge entre autre … Quand par "réflexe" je lui réponds que je n'y suis jamais allée, il répond en s'esclaffant que c'est normal, j'ai pas l'âge ! Je ressors du restaurant le ventre plein, et l'esprit content. Je suis la bienvenue, et j'ai déjà branché mes amies pour y retourner !


Finalement, je voulais faire un petit article, mais je crois que ça devient de plus en plus difficile >_< ! J'ai aussi ajouté des photos dans l'album "Miam ?". Voilou, à bientôt !


 
 
 

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